Alors que le " cerveau rationnel "
Alors que le " cerveau rationnel " (situé dans le néocortex et localisé dans les lobes frontaux) contient notre capacité de réflexion - perception et notre mémoire active, le " cerveau émotionnel " (situé dans les zones subcorticales et localisé dans l’amygdale et les circuits neuronaux associés) contrôle les émotions (peur, colère, tristesse, joie...).
Ces deux parties du cerveau sont naturellement interconnectées et en interaction permanente.
En général, les lobes frontaux, siège du cerveau rationnel, contrôlent les impulsions de l’amygdale qui, en tant que " banque de données émotionnelles " du cerveau répond à des sensations ou pulsions, et non à la raison. Mais en état d’urgence (danger, colère, angoisse...), le cerveau émotionnel inhibe le cerveau rationnel et reprend le dessus.
De fait, l’équilibre de ces tendances contraires, non seulement régule nos comportements, mais détermine aussi la qualité de notre pensée et de nos décisions. Nous nous permettons d’insister sur ce dernier point.
En effet, si l’accent a bien été mis ces dernières années sur la relation entre les compétences comportementales et l’intelligence émotionnelle, celle existant entre l’intellect et l’affect a été insuffisamment soulignée.
Les travaux du Docteur Antonio DAMASIO ont pourtant montré l’interaction entre la pensée et les émotions, notamment à travers la description du cas d’un brillant avocat d’affaires devenu incapable de prendre des décisions à la suite d’une intervention neurochirurgicale, alors que son cerveau rationnel était manifestement intact et qu’il continuait à raisonner tout à fait correctement.
De fait, il s’est avéré que, l’opération ayant sectionné les circuits nerveux reliant les lobes frontaux à l’amygdale, le cerveau rationnel ne savait plus décider car il ne disposait plus du " système de préférences " que lui fournit d’ordinaire le cerveau émotionnel.
On peut donc dire que sans émotions, sensations, sentiments ou valeurs, il n’y a pas de choix possibles entre les différentes occurrences proposées par le cerveau rationnel, ou encore, que sans affect, l’intellect tourne à vide.
Les recherches en la matière, tant en neurologie qu’en psychologie, sont loin d’être terminées, mais on sait désormais que la pensée et l’affect sont inextricablement liés l’un à l’autre, que l’intelligence émotionnelle, non seulement détermine les comportements, mais complète aussi la pensée.
Les outils ne manquent pas ; ce qui fait le plus souvent défaut, c’est la capacité à se remettre en cause, le courage et la volonté,
c’est à dire... l’intelligence émotionnelle.